Toumast
juin 28, 2008 10:48 chroniqueToumast
femme voilée & guitare électrique
Concert – Péniche Biouel – juin 2008
Un femme voilée empoignant une guitare électrique! Bon dieu, en voilà une image qui frappe d’emblée! En voilà un cliché de démonter: le voile comme signe d’obscurantisme.
Nous n’arrivons que vers la fin du concert, il ne nous en reste qu’un tiers. La petite foule qui se presse dans la péniche est survoltée. Le groupe n’en revient pas de cet enthousiasme.
Toumast, ce sont 2 rescapés du désert touareg, un petit gars joliment enturbanné avec de grands yeux intenses et une nana voilée par intermittence dont le visage se partage entre allégresse et dureté. Tous deux la guitare en bandoulière. Ils reviennent de loin, il a du s’en passer des choses dans leurs vies.
Toumast, c’est aussi un groupe derrière ce couple. 3 musiciens. Un percussionniste qui doit venir du même coin que le couple du désert et 2 autres plus blancs que blancs: un batteur imposant (trop, mais ça c’est le problème avec les batteurs blancs) et un bassiste imposant (trop mais ça c’est le problème avec les bassistes blancs). Bon c’est vrai, comme nous le confirmera ce même bassiste après le concert, cette section rythmique immaculée permet à la musique de Toumast de s’ouvrir harmoniquement. Bien, mais elle écrase aussi la dynamique naturelle du groupe.
Enfin, peut importe, le public en redemande, et c’est vrai que la transe de leur musique est communicative. Les musiciens sont contents, le public est aux anges, il n’y a guerre que l’organisateur du concert qui fait la tête. Il voudrait rendre la péniche en temps et en heure à son propriétaire alors que la foule, elle, refuse de laisser partir le groupe, en redemande encore et encore.
La musique répétitive et lancinante mais foutrement rock en même temps nous entraine à force de riff de guitare et de cœur plaintif dans une transe joyeuse. Les musiciens profitent de la longueur des morceaux pour s’évader des litanies touaregs, improvisant à foison.
On en aurait bien encore repris de ce rock touareg, mais quand les gens de la péniche ont commencé à démonter le bateau, on s’est dit qu’il valait mieux ne pas rester là…
Barbe-Rouge :
Date: juin 29, 2008 @ 23:38
Ouaip, sur le poil de ma barbe, la prochaine fois que j’vais à une fête de la communauté française sur une péniche, j’enmène ma bouée de sauvetage, sacrerouge!