Boom Pam

10:56 chronique

Boom Pam

Rabbi Jacob chez Tarantino

Concert – Espace Senghor – 17 mai 2008

Un quart d’heure d’avance sur un rendez-vous avec une italienne… Compter donc au minimum une demi heure à tuer. Quand on a tout ce temps à attendre avant un concert à l’Espace Senghor, il y a peu de solutions, mais pas les pires. C’est donc avec un cornet de frittes, de la tartare maison, une bière, quelques clopes et l’arrivée de mes comparses que je me prépare au concert de Boom Pam, un groupe annoncé comme le croisement de Rabbi Jacob et Pulp Fiction. Et en effet, sans avoir l’exhubérance de Louis de Funès, ni la gouaille de Tarantino, le groupe parvient quand même a emmener du Klezzmer sur son surf électrique.

Si le concert se terminera par deux rappels enthousiastes, je peux vous affirmer que se n’était pas gagné d’avance, la salle, le public et le groupe faisant preuve d’une timidité confondante, pas facile de pogoter dans un auguste centre culturel. Il faudra un appel peu assuré du groupe et la témérité d’un courageux fantassin de la fête pour ouvrir le bal; alors que le groupe entame déjà la seconde moitié de son répertoire. Dès que le lien est établit, valses, mazurkas et autres rythmes klezzmers sortent le public culturel de sa léthargie et l’emmène dans une ronde où Rabbi Jacob a enfilé le perfecto et les boots du Travolta de Pulp Fiction. L’électricité des 2 guitares parfois saturée au-delà de l’entendement d’un spectateur moyen de World Music sortira quand à elle, une partie du public peu habitué à ce genre d’agression sonore, carrément de la salle de bal.

C’est un tuba qui prend en charge à lui tout seul la facette « fanfare balkanique » de Boom Pam, en même temps qu’il assure les basses et envoie tournoyer le bassin des danseurs maintenant déjà beaucoup plus en goguette qu’au début de la prestation. Un chant malingre en hébreux émerge par instant d’un déluge de notes virevoltantes et électriques de deux guitares au son salement travaillé mais le groupe reste essentiellement instrumental.

Boom Pam est un jeune groupe israélien qui, s’il a trouvé une bonne alchimie entre deux musiques qui pouvaient paraître difficilement réconciliables, mériterait d’être mieux exposé sur les scènes du monde entier afin d’affiner encore son délicieux brouet et de s’affirmer dans une communication avec le public encore peu assurée.

Boom Pam est un jeune groupe israélien qui, on l’espère, dans son enthousiasme d’harmonisation des opposés, pourrait, en tant que jeune garde de la culture israélienne, amener un vent de réconciliation dans un conflit régional dont on connaît les protagonistes, mais pas l’issue…

One Response
  1. bob la minuscule tête de cheval :

    Date: juillet 30, 2008 @ 16:59

    J’étais aussi à ce concert d’anthologie et j’ai une petite idée sur l’identité de ce courageux fantassin qui a ouvert le front …