Bal Muziekpublique, panaché de rythmes du sud

3:42 chronique

De tous les peuples de ce mini festival, les italiens sont les plus sauvages!

Et pourtant il y avait de la concurrence! Brésil, Colombie ou Congo sont d’ordinaire des pays qui sont réputés pour ne pas produire que des berceuses douce-heureuses. Mais voilà, ce sont les italiens de Officina Zoe qui ont véritablement mis le feu au public avec leur transe pizzica.

Les Cumbia Ya! ouvraient le bal que Muziekpublique offrait pour l’inauguration de la place Flagey à Bruxelles (une place inaugurée même si pas terminée!).

On retrouve donc le groupe argentino-franco-colombien au milieu d’un set un peu laborieux. La disparité des membres et l’ébriété du « director » dissolvent la cohérence de leur répertoire pourtant très ciblé. En effet, le groupe ne pratique que la cumbia colombienne d’une époque bien déterminée, la fameuse période dorée de la « cumbia orquestada », grosso modo entre les années 50 et 70. Une musique qui swingue diablement là où le rythme binaire de la cumbia rencontre les big band jazz en une intense étreinte.

Mais les cuivres du groupe, ici, s’enlisent dans des orchestrations ampoulées et la section rythmique s’éparpille un peu piteusement. Heureusement, le concert se conclura par deux bombes bien envoyées qui réveilleront les souvenirs d’un Cumbia Ya! beaucoup plus en forme.

De loin, le forro funky du Orchestra Do Fuba, ne passionne guerre. Dommage que la fougue naturelle de l’accordéon et des percussions brésiliennes, soient noyée sous une bonne couche de basse funky slapée. Enfin, j’étais loin, j’ai du en perdre un bout…

D’ordinaire peu enclin aux rythmes européens, on attendais pas grand chose de cette bande d’italiens. Faut voir Oficcina Zoe débarquer sur scène: un mélange de cul-terreux et de rockeurs s’installe avec l’indolence gracieuse des peuples méditérannéens. Ca commence tranquille, face au soleil couchant par quelques mots en napolitain. Mais, quand les tambourins se mettent en branle et que les tignasses des rockeurs précités commencent à virevolter dans tout les sens, emportées par la transe de la guitare classique, de l’accordéon et des fameux tambourins, on comprend que les quelques italiens déjà chauds du public sont parti pour une performance qui compensera la déroute piteuse de leur équipe à l’euro 2008!

Et on va devoir suivre, qu’on le veuille ou non! En effet leurs rythmes éfrennés prendront tout le monde de cours, personne n’y échappera, la foule n’est plus que farandole sautillante et joyeuse pour une heure incroyablement frénétique! Heureusement, quelques intermèdes sous forme d’harmonies vocales a capela joliment troussés offre le répits nécessaire aux danseurs afin de reprendre leurs souffles.

Il n’y a que très peu de jazz chez Odemba OK Jazz All Stars, ce n’est pas une surprise. Ce n’est pas plus mal. Par contre, il y a du soukous et du high life qui rebondissent, il y a de la joie et de l’émotion. On n’est pas là pour broyer du noir mais pour faire la fête avec le gratin des musiciens du Matongué. Et ça fonctionne, la foule chante et suit la chorégraphie que nous enseigne le groupe, sans se faire prier.

Un bon panaché donc, de rythmes, d’allégresses et de couleurs, réunis dans une europe (tous ces groupes résident ici, en France ou en Belgique) qui découvre et profite des bienfaits des musiques du soleil. Qui profite de cette diversité culturelle apportée par les immigrations successives.

2 Responses
  1. Fabio :

    Date: août 27, 2009 @ 17:06

    Officina zoe n’est pas un groupe napolitain mais salentino (sud des Pouilles)…

  2. aymeric :

    Date: septembre 30, 2009 @ 8:36

    Ah bon! Et quoi alors, ils ont dit quelques mots en pouillois?