Sonantes

3:21 chronique

Mélangez Marc Ribot (période Cubanos Poztisoso) et Cibelle (la chanteuse brézilienne) et cela donnera plus ou moins Sonantes. Sauf qu’aucun de ces deux là n’est partie prenante dans ce projet. En fait, il s’agît d’un super groupe de jeunes brésiliens. En y allant hiérarchiquement du plus connu au plus inconnu, on citera Céu – chanteuse qui avait sorti il y quelques mois un CD solo de lounge brésilienne assez bien ficelé, Naçao Zumbi – un des groupe de rock parmi les plus populaires là-bas, et Rica & Gui Amabis – frères de Céu et compositeurs de musique de film.

Qu’est ce que ça donne cette réunion d’égos? Ca a les qualités et les défauts des rencontres de musiciens à fort caractère et planning chargé. On sent que la musique est née dans l’impro et n’a pas été surproduite pendant de long mois avec 17 producteurs qui tels des chirurgiens plastiques s’acharneraient à trouver la perfection avec force guimick. Au contraire, ça sent la bête, les canettes dans le studio et la captation en direct.

Bon le problème c’est que ce disque a été gravé dans 6 studios différents, on imagine, suivant les plannings temporels et géographiques de chacun. Et donc la cohérence de l’ensemble en prend un sérieux coup, on passe d’un blues moderne à une ritournelle pour film méditatif sans comprendre où notre bande veut nous amener, mais qu’est-ce qui les prend? Autre problème, ces musiciens au C.V. en or se regardent parfois jouer dans un confort pas de première fraîcheur, surtout les rockeurs du lot qui exécutent un blues un peu trop propre. Et la voix « loungy » de Céu n’est pas là pour y ajouter des aspérités!

Cependant, au final, la sauce prend sur certains morceaux, grâce entre autre aux arrangements oniriques aux limites de l’expérimental des frères Amabis. Et on entend alors la rêverie d’un Brésil contemporain qui flotte dans la chaleur d’un blues moite.

Hubdidub

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