Nouveaux CD’s février 2019
février 13, 2019 1:02 ContactAvec la défection d’Anana Harouna, le leader de Kel Assouf, qui devait venir présenter son nouvel album, nous avons décidé de vous présenter quelques nouveaux albums sorti entre fin 2018 et début 2019. Une sélection éclectique de musiques qui empruntent sans scrupule les chemins de traverse.
Bonne écoute!
Bassekou Kouyate & Ngoni Ba • Miri (2019)
Un album plus ample que les précédents. On élargit la palette avec une série impressionnante d’invités (Afel Bocoum, Habib Koité, Majid Bekkas, Madera Limpia, Abdoulaye Diabate) qui apporte des sonorités jamais entendues chez le plus connu des joueurs de ngoni. Le journal The Independent a qualifié Bassekou Kouyate & Ngoni Ba de meilleur groupe de rock’n’roll du monde, et, de fait, l’électricité est encore présente dans l’instrument du maître, mais au service de chansons de retour dans le sérail véritablement malien.
Marcelo D2 • Amar É Para Os Fortes (2018)
Né le 5 novembre 1967 (51 ans) à Rio de Janeiro, il se fait connaître dans Planet Hemp, un collectif rap métal. Il lance avec succès sa carrière solo juste avant l’an 2000. En septembre 2018, il produit un film accompagné d’un disque. Son flow profondément carioca est au sommet! La musique y est suave et bien swing! Une réussite! Reste maintenant à voir le film.
Ivan ‘Mamão’ Conti • Poison Fruit (2019)
Ivan ‘Mamão’ Conti est né le 16 août 1946 (Âge: 72 ans) à Rio de Janeiro. Il est un pilier de la scène “progressive” brésilienne. D’abord avec le groupe The Youngsters, puis avec Azymuth qui connaît le succès. Avec ce CV, il collabore avec la crème de la musique brésilienne (Milton Nascimento, Marcos Valle, Gal Costa, Jorge Ben,…). Cet album se noie dans le jazz funk poisseux, l’ADN, inécoutable pour les moins de 60 ans, d’Azymuth, mais quelques morceaux en sortent dont cette samba qui hésite entre le vintage années 80 et les rythmes frénétiques.
Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp • Sauvage Formes (2018)
Cette tribu suisse de 14 musiciens éclectiques en est à son 5ème album. Le résultat est une mosaïque de sons qui tiennent fragilement ensemble dans des progressions inattendues. Évidemment ça passe ou ça casse ce genre d’exercice! D’un morceau à l’autre, les résultats sont contrastés, mais l’atmosphère générale de l’album ouvre des univers, parfois anciens, parfois encore inconnus avec la précision de l’horloge du même pays. On en parlait avec le collectif Yokaï, ce n’est pas par hasard.
Calibro 35 • Decade (2018)
Le collectif Italien navigue en eau trouble entre l’afrobeat, la musique de film, l’easy listening et tout ce qui a un petit goût de vintage très en vogue en ce moment, c’est peu dire qu’on passe du pire au meilleur dans cet album transgenre!
Maurice Louca • Elephantine (2019)
C’est la première fois que l’on entend parler du bonhomme. Il est apparemment actuellement situé en Égypte, mais cela ne parle en rien de sa réelle provenance tant cette musique est camouflée sous des couches psychédéliques étranges. Du shaabi joué par Sun Ra vaguement produit par Jah Wobble, voilà ce à quoi cela pourrait se rapprocher.
Daniele Di Bonaventura & Giovanni Ceccarelli • Eu Te Amo (The Music Of Tom Jobim) (2019)
Le duo (bandonéon, piano) est spécialiste dans le jazz romantique écoutable, ce qui n’est pas une petite gageure! Par leur finesse et leur créativité, ils parviennent à alléger la chantilly qui écœure le genre. Tom Jobim, fait de la même crème fraiche extrêmement consonante, inécoutable à force d’être servi dans toute les circonstances, ne pouvait pas échapper à la patte experte des Italiens. Ils en font une version plus alanguie encore, mais plus étrange aussi.
Josyara • Mansa Fúria (2018)
Peu d’information sur cette chanteuse brésilienne du Nordeste qui a l’air de maitriser son art. Les chansons ne sont pas évidentes à première écoute, il faut les digérer avant de pouvoir les apprécier. Voici une chanson qui a servi d’hymne à la liberté d’expression après les élections que l’on connaît au Brésil.
Neville & Sugary Staple (Ft Roddy Radiation) • Rude Rebels (2018)
On vous avait dit tout le bien qu’on pensait de l’album de retour de Neville Staple sorti il y a deux ans et qui consistait surtout en reprise actualisée des Specials. Le voilà qui revient en mettant sa femme Sugary Staple dans la lumière. On y retrouve la patte du maître es-ska et son groupe toujours aussi swing!
Leyla Mccalla • Capitalist Blues (2019)
C’est peu dire qu’on attendait le nouveau disque de cette artiste que l’on porte haut dans son cœur! Elle aurait pu revenir avec un nouveau disque de mélancolie haïtienne, qu’on aurait applaudi. C’est en partie ce qu’elle fait, mais en rajoutant de solides nouveaux ingrédients, plus corsés, dans son bouillon sud étasunien. Son déménagement à La Nouvelle-Orléans y est sans doute pour beaucoup. Du swing, du calypso, de la transe voodoo ou du zydeco, tout cela s’intègre avec un bonheur et une simplicité qui ravive l’émoi que nous développons pour elle!