Un rapide panorama de l’historique du Carnaval à Trinidad&Tobago, et des percussions dont il est indissociable, notamment le développement du pan, instrument des steelbands fabriqué à partir de bidons, mais aussi les ‘riddim sections’ qui les accompagnent (ou pas), et un détour par la tradition des tassa drums, même si ceux-ci ne sont pas à la base un élément du calypso.

Depuis le début des années 2000, une série de musiciens latino américain se cherchent de nouvelles voies pour leurs rythmes locaux. L’utilisation d’instrument électronique évidemment fait partie de ces recherches, mais aussi de puissantes influences de musiques avant-gardistes qui tordent les mélodies, les sons et les beats dans tous les sens. Ca donne l’électro-cumbia !

À Bruxelles, le musicien Memo Pimiento travaille avec sa compagne ce genre d’hybrides étrange. Il sort un nouvelle EP (« Classe-Hic« ) enregistré dans un hôtel à Mexico, dans lequel il est resté coincé, avec femme et enfant, pendant les 21 mois qu’a duré le covid dur dans cette mégalopole. Sa voisine de chambre, pianiste classique lui a inspiré ces 4 mélodies classiques revisitées en cumbia psychotique.

On parle donc de cette électro-Cumbia venue de toute l’Amérique Latine et du processus de créations de sa musique belgo-mexicaines…

Tentative d’approche de l‘esprit belge à travers ses musiques populaires en 4 chapitres :

1) Quand la Belgique zwanzait
– Maurice Chevalier -Manneken-Pis
– The Stella Boys – Stella Artois March
– Bobbejaan Schoepen – café sans export
– Joseph Hotte et son accordéon – bella bonita

2) La Belgique chante ses particularités
– Karine et Rebecca -il pleut toujours dans ce pays
– G. Bastogne – La p’tite Belgique
– L’orchestre Lou Pascal – Petit Pierre et Saint Nicolas

3) Régionalismes
– Nanesse et les Les Nanas – Mamy-Blue
– Jean Dehjam – L’farandole du Pasturages
– Rocco Di Quinto – Comme j’ai toujours envie d’aimer
– Pol’s – Scheil Zat

4) L’humour à la belge
– Toone – Frottin’ Blues
– Urbanus – Quand Les Zosiaux Chantent Dans Le Bois
– Pol’s – Les Bordels De Bruxelles
– Bobbejaan Schoepen – Aneries

Avec Cyprien, qui a prépareé cet épisode, et Alexis, nous parlons de la génèse et des péripéties judiciares de l’énorme tube que fut « Rhum & Coca cola » chanté par les Andrew Sisters. Chacun des prétendants ayant-droit voulu, au cours de nombreux procès, grapiller sa part de l’énorme gâteau du hit qui popularisera le calypso dans le monde entier.

Ensuite, Cyprien nous emmène en bateau à travers les îles des Caraïbes sur lesquelles ils retrouvent toutes les calypsoniennes (chanteuses de calypso) et nous partage leurs meilleurs chansons.

C’est ça, le calypso !

Ceci est le 1er volet d’une série (qui aura une fréquence mensuelle)
Nous embarquons aujourd’hui avec Alexis et Cyprien pour un long voyage sur l’histoire du Calypso!

Toasaves est un projet hybride monté par Tristan Driessens autour du répertoire de Wannes van de Velde, de la musique du moyen âge et de la musique moyen orientale. Au cours de cette élmission, Lui-même et son acolyte, Raphaël De Cock, explique d’où les musiciens rassemblés pour l’occasion viennent, pourquoi ils ont pensé à cette fusion étonnante et où ils vont avec tout ça.

C’est autant une occasion de s’intéresser au chanteur à contre-courrant Wannes Van de Velde que de s’intéresser aux étapes du parcours de Tristan.

Ils nous font aussi le plaisir de jouer, dans une formule exclusive, en duo, deux chansons qui dans la spontanéité du studio nous enivrent.

Une année 2023 riche en variété, entre jeunes pousses et vieux brigands, gazelles et mohicans, avec des styles qui s’affirment (high-life et bluegrass) et d’autres qui résistent au temps (reggae, samba, chanson traditionnelle) et des recherches de mélanges vibrants.

Bonne écoute !

1. Silvana Estrada
Marchita + Abrazo EP
latino / chanson – Mexique
Après avoir collaboré avec de nombreux noms connus du Mexique, la jeune prodige sort son premier album solo et on croirait qu’elle a la baguette magique qui transforme les chansons en tragédies pop irrésistibles! En concert, toutes les femmes latino-américaines l’accompagnent dans les paroles, on peut imaginer donc que les paroles sont déjà à la hauteur de ces 11 (+4 d’un EP sortis en fin d’année) moments de pur bonheur instantané.

2. Angeline Morrison
The Sorrow Songs (Folk Songs of Black British Experience)
folk / chanson – Grande-Bretagne/Jamaïque

Projet compliqué à mener, résultat au-dessus de toute espérance! Compiler les chansons folks britannique en lien avec les populations noires qui résidaient en Grande Bretagne et donner une résonance actuelle à celles-ci. On ne peut qu’être empathique à l’écoute de ces mélodies mélancoliques belles et douloureuses. Une multitude de pistes d’interprétations sont envisagées sans rien retirer à la cohérence de ce magnifique projet.

3. Nora Brown
Long Time to Be Gone
folk / bluegrass – USA

L’alien de l’année 2022! Une femme interprète une série de grand classique du bluegrass et du banjo en général dans une église et on entend l’humanité universelle qui se déploie. Un disque de fin de carrière, quand on revient de tout, quand on a tout vécu, que chaque pore de notre peau est imprégné de mille anecdotes de joie et de peine. Et pourtant, la jeune femme, coachée depuis le plus jeune âge par un vieux loup du banjo, nous délivre ce trésor à l’âge d’à peine 16 ans! Elle se demande même si elle deviendra musicienne professionnelle un jour… Go, Nora, Go! Go! Go!

4. Atongo Zimba
A to Z
afrique / high life – Ghana

S’il y a bien un genre qui revient en grâce ces dernières années, c’est le « High-Life ». Une musique chronologiquement intermédiaire entre la « Palm Wine Music » et le plus fameux « Afrobeat » (lancé par Fela Kuti). Beaucoup s’étant lassé de cette dernière, sa version moins flamboyante, plus pop, mais pas moins groovy gagne du terrain en visibilité mondiale. Cette musique a l’avantage de la légèreté, de la nuance et de l’absence de table de lois trop pesantes. Elle s’adapte aux époques et aux envies de leurs interprètes. Ici Atongo Zimba, un Fra Fra pur souche a donné d’abord dans le Kologo (chant accompagné d’une guitare calebasse), avant de s’ouvrir au monde et d’intégrer du jazz et du funk sans renier ses racines. Entre le chant de la jungle et les grandes scènes internationales, l’équilibre est parfait.

5. Imarhan
Aboogi
oriental / désert – Algérie

On n’attendait plus grand chose de ce qu’on nous a vendu depuis longtemps sous l’étiquette « Blues du désert », la musique blues rock des Touaregs en fait. C’est vrai que l’abondance de groupes mis en avant a tué tout mystère à propos de ces mélopées observées à la loupe sous tous les angles. Mais parfois, on ne sait ni comment ni pourquoi, des artistes transcendent un genre et, sans le révolutionner, nous en présente une version qui nous touche encore. La maîtrise et la sensibilité sont les atouts de cette bande d4Algériens qui tombe à pic. On ne se lasse pas une seconde et on remet en question les aprioris qu’on concevait petit à petit à propos de ce genre de musique. Merci.

6. Clinton Fearon
Breaking News
reggae / roots – Jamaïque

Ce bon vieux papy Clinton Fearon bouge encore ! Il est même au mieux de sa forme ! Après avoir lancer, avec Albert Griffith, le meilleur groupe de reggae de tous les temps dans les années 1960, The Gladiators et avoir traversé le reste de sa vie avec une carrière solo erratique, le voilà qui redécouvre depuis une dizaine d’années la solution pour garder notre amour du reggae intact. Conserver le swing indépassable du genre et le décorer de mélodies mélancoliques paradisiaques. On boit avec délice l’excellent cru du vert vétéran.

7. Isaac Birituro & The Rail Abandon
Small Small
fusion / high life / groove – Ghana / Grande Bretagne

Damon Albarn fait des émules au Ghana, décidément le pays où il faut être ces dernières années pour dénicher les perles. Un producteur britannique (Sonny « The Rail Abandon » Johns, qui a travaillé avec Fatouma Diaoura ou Tony Allen) de renom rencontre un balafoniste du cru et en fait son partenaire de jeu. La mayonnaise prend assez vite et on en est déjà au deuxième album. C’est sans doute l’expérience du bonhomme qui joue, mais tous les moments d’improvisation tombent juste! Une spontanéité comme celle-là ne s’apprend pas, elle se découvre, elle s’apprivoise. Le chant trainant, emprunté à la star précitée, le professionnalisme du producteur et la magie de l’instant opèrent à plein régime.

8. Alessia Tondo
Sita
folk / chanson pizzica – Italie

Quand la chanteuse d’un groupe régional de musique régionale comme Canzoniere Grecanico Salentino, se libère et se rappelle son tortueux parcours de musicienne professionnelle, si elle a le caractère pour résister, son premier album solo doit déborder d’idées, d’émotions et d’énergie. Ça se vérifie ici, avec une suite de chansons aussi variée que savoureuse!

9. Jake Blount
The New Faith
folk / gospel / hip hop / acoustique – USA

Parti d’un bluegrass académique, ce qui n’était pas gagné pour une métisse aux États-Unis, le voilà ici et maintenant à nous proposer un hybride auquel, si on croit au déterminisme, son métissage le destinait. Un mélange de hip-hop, de gospel, de groove poids plume et de ce bon vieux bluegrass. Autant dire que ça marche et qu’on se laisse entrainer facilement dans son histoire de communauté noire de l’après-apocalypse climatique et de ces néo-rites.

10. Leyla McCalla
Breaking the Thermometer
folk / Haïti / chanson – USA

On suit Leyla McCalla depuis de nombreuses années, déjà même quand elle ne faisait qu’accompagner les Carolina Chocolate Drop, le groupe qui réhabilitait la country de la communauté noire des États-Unis. Elle, étant d’ascendance haïtienne, elle a choisi de chercher de ce côté de la tradition musicale avec Bonheur. Ce mélange de country, d’old time, de pop rock et de chansons haïtiennes continue de nous enchanter. Et pas que nous apparemment, puisque ce bon vieux Barak Obama la cite, tout comme nous, dans sa playlist de l’année 2022.

11. Natalia Lafourcade
De Todas las Flores
latino / chanson – Mexique

Après quelques années à nous proposer des albums basés sur la chanson traditionnelle mexicaine, la jeune femme revient avec des compositions personnelles, peut être moins immédiate, mais avec les ingrédients qui ont fait son succès : mélodies imparables, voix émotionnelle, arrangements luxuriants et du bon goût à foison !

12. Cahalen Morrison
Wealth of Sorrow
folk / bluegrass / a capela – USA

Le cowboy isolé dans sa grande prairie désolée et son paysage hostile rentre à la maison et chante déraisonnablement ses émotions de la journée. Poignant.

13. Soothsayers
Meets Victor Rice and Friends
reggae / roots instru  – Grande Bretagne

Sur le canevas des derniers albums de Vin Gordon, le tromboniste des Skatellites, cette bande d’Anglais déploie des instrumentaux sur un tapis de grooves reggae-rocksteady bien sentis.

14. Allison de Groot & Tatiana Hargreaves
Hurricane Clarice
folk / modern vintage bluegrass – USA

Deux jeunes femmes sorties des hautes écoles de musique partent à la recherche de la musique originale qui a produit le bluegrass. Elles retrouvent les harmonies vocales, le swing cohérent du duo violon/guitare et enregistrent ça proprement.

15. Sourdure
De Mòrt Viva
fusion / trad-expérimental – France

Ceux qui osent seront récompensés. Et, pour finir, c’est nous qui sommes récompensés ! Cette idée de mélanger la tradition du sud de la France avec des sons de musique noïse industrielle, saugrenue au départ, nous atteint en plein cœur !

16. Tom Zé
Língua Brasileira
latino / chanson / avant-garde – Brésil

Il nous fait le coup depuis des lustres et on s’y fait de plus en plus. Une série de chansons ironiques sur base de musique brésilienne et d’humour grand vent. Il trousse cela de telle manière que ça en devient irrésistible. Le vétéran, de la génération des Gilberto Gill et Caetano Veloso, nous sort le meilleur album brésilien de l’année. L’intensité de notre amour pour la musique de ce pays vous parle du niveau de cet album.

17. Wau Wau Collectif
Mariage
fusion / afrique / pop rock – Sénégal / Suède

On n’a pas encore bien compris d’où venait cette idée de prendre la tradition rituelle sénégalaise et de la tremper dans un bouillon de pop rock européenne. On n’a pas compris, mais on apprécie de plus en plus le fait de tenter de déchiffrer qui est de l’un et qui est de l’autre…

18. Abel Selaocoe
Where Is Home / Hae ke Kae
fusion / classique / afrique – Afrique du Sud / Grande-Bretagne

Un prodige sud-africain alterne Bach, des litanies de son pays d’origine et de la soul américaine et malgré nos aprioris grands comme des glaciers, on fond, on craque, on fini par apprécier et enfin adorer au long cours.

19. Bruno Capinan
Tara Rara
latino / samba arty – Brésil

La samba est connue comme tonitruante musique d’extravagantes danses de délirants carnavals. Il en existe une version, dite « canção » (chanson), bien plus maitrisée et intime. Bruno Capinan nous en offre tout un album extrêmement agréable et alangui.

20. Lívia Mattos
Apneia
latino / forró / avant garde – Brésil

C’est comme pour le forró, il existe celui champêtre des bals et celui érudit des villes. A défaut d’en avoir entendu un simple et savoureux de la campagne, c’est un album d’accordéon avant-garde qui nous bouscule les oreilles.

Uman a un long parcours comme artiste. Membre du groupe de rap « De Puta Madre » à ses débuts, fondateur du soundsystem « Bass culture« , il a par la suite entamé une carrière de chanteur solo qui lui a permis de rayonner au delà de nos frontières. Mais Uman est belge -et bruxellois- avant tout! Et c’est l’un de nos représentants au niveau voix/textes les plus éminents, avec une verve sans complaisance. On l’accueille avant sa prestation au VK ce samedi 03 decembre. BIG UP!

Pour écouter et/ou acheter son dernier disque « Quelle vie » (production Bost & Bim) https://bostbim.bandcamp.com/album/quelle-vie

On adore Natalia Lafourcade, du coup, quand elle sort quelque chose de nouveau, c’est l’espoir qui domine ! Un fois de plus, on n’est pas déçu ! Avec l’album « De Todas Las Flores », elle garde l’évidence des chansons tout en faisant un écart par rapport à la chanson traditionnelle mexicaine, longtemps son merveilleux fond commerce.

Voilà une idée surprenante : tenter un album de chansons folk anglaises en lien avec la communauté noir du royaume. Quelle bonne idée, avec un résultat exceptionnel ! C’est l’album « The Sorrow Songs (Folk Songs Of Black British Experience) » de Angeline Morrison.

Ordre.  Chanson  –  Artiste  –  Album

01.  Moly E  –  Berikely & Zama  –  Ela Ela
02.  Vai Sucumbir  –  Lívia Mattos  –  Apneia
03.  Bolsominions  –  Chico César  –  Vestido De Amor
04.  The Downward Road  –  Jake Blount  –  The New Faith
05.  Niña De Sangre  –  Rocío Márquez & Bronquio  –  Tercer Cielo
06.  Quando Tiveres Tempo  –  Viviane  –  Quando Tiveres Tempo
07.  Zum Zum  –  Lucibela  –  Amdjer
08.  Amándote  –  Magdalena Matthey  –  Amor Urgente
09.  Muerte  –  Natalia Lafourcade  –  De Todas Las Flores
10.  Se Me Ocurre  –  Silvana Estrada  –  Abrazo
11.  Slave No More  –  Angeline Morrison  –  The Sorrow Songs (Folk Songs Of Black British Experience)
12.  Ibuyile I’africa / Africa Is Back  –  Abel Selaocoe  –  Where Is Home / Hae Ke Kae