Turbo Trio (ft BNegão)

10:42 chronique

Turbo Trio

Au festival Ciné Brasil Rio 50°, la programmation musicale était incroyable! Rien que de la musique d’aujourd’hui! des Projets contemporains à la pointe de ce qui se fait de meilleur dans le genre dans le monde, tout en gardant un touche brézilienne. Dans cette programmation, on avait pointé BNegão, parce qu’on avait vu son nom sur la compil de Radio Chango et parce qu’on savait qu’il avait été partie prenante du projet « Planet Hemp » (avec MarceloD2), la référence du hip-hop hardcore au Brésil.

Et hardcore, notre homme l’est resté! Pas dans sa bonhommie chaleureuse, l’homme est aussi large que haut et pas qu’au niveau des épaules. Mais dans la pertinence de sa recherche musicale. En ce qui concerne les paroles, on demandera plus tard à des brésiliens. Donc, on s’attendait à une déflagration et, déflagration, il y eut!

Son dernier projet se nomme « Turbo Trio« . Trio parce qu’ils sont 3, ben tiens! Turbo, parce que le moteur dégage une puissance impressionnante. En ce moment le Brésil est envahi par une nouvelle vague d’electro funk fabriqué à base de boîtes à rythme cheap, de samples fantasques (chez Turbo Trio on a entendu « Big In Japan »!) et d’éructations sauvages. Cherchez par exemple les « Bondo Do Role« , plus connus ici, et tous les autres « Bondo do quelque chose », pour comprendre. Bon quand vous avez trouvé ça, rajoutez une couche de hard core, du lourd avec de l’infrabass à foison et des rythmes épileptiques du type Warp (le label de CDs). Placez maintenant deux blanc maigrichons et hilares derrière des ordinateurs portables avec plein d’effets, et un gros base black qui dégage devant, n’oubliez pas les lumières cinglantes et stromboscopiques tournées vers le public, voilà, on commence à voir Turbo Trio. Et ça roule pendant une petite heure, la musique tue, le public qui s’était assis gentillement en position d’observation, s’est mis soudain à la gymn tonic désarticulée sur le parquet de l’auguste centre culturel. Deux jeunes fluets qui font un son aussi énorme, c’est à peine croyable…

La cinquantaine de spectateurs présente au concert se souviendra longtemps de ce projet futuriste brésilien. On n’était pas nombreux et c’est clair qu’une programmation aussi pointue annoncée comme brésilienne n’avait pas beaucoup de sens. Annoncer le concert comme de l’electro hip hop avant-gardiste (genre Anticon, le label) aurait amené un public qui associe hélas encore « Brésil » à « samba » ou « bossa nova » et qui, de ce fait, rate une expérience forte et sans plumes. Le Brésil urbain, contemporain et branché sur le monde.

Hubdidub

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