Virus Session 02 : nouveaux CDs divers

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Parmis la dizaine de CD porésentés ici, nos conseils : le trio chypriote Monsieur Doumani et le vétéran du reggae : Dallas

Pour cette deuxième session de confinement, je vous propose des nouveautés diverses, sortie entre la fin 2019 et le début 2020. Seul l’excellent disque de Monsieur Doumani est un rattrapage de l’année 2018 et ça en vaut fichtrement la peine!

1) Hey, you – Monsieur Doumani – 4:32 – Angathin – 2018

“Angathin” (épine) est le 3ème album. Le groupe invite une foule d’invités, allant de l’auteur-compositeur chypriote Alkinoos Ioannides et le chanteur folk Michales Terlikkas, au rappeur chypriote Juaio et au compositeur chypriote Andreas Kameris. Avec 2 ans de retard, nous vous présentons cet album, passé sous nos radars. Ça vaut vraiment le coup, l’énergie quasi burlesque, mais bien grecque est omniprésente! Les chansons, bien agencées, bien plantées dans leurs racines chypriotes, nous enchantent du début à la fin de ce disque!

2) Los Chucos Suaves (feat. Macha) – Son Rompe Pera – 3:13 – Batuco – 2020

La marimba mexicaine, contrairement à celle de Colombie, était resté obstinément jouée dans un répertoire patrimonial peu intéressant. Voici donc des punks de Naucalpan De Juárez qui s’en emparent et enfin la tire de l’immobilisme muséal. Ça pourrait encore être affiné comme utilisation de l’instrument, mais c’est le revers de la bonne énergie deployée ici! Un peu brouillon, mais bouillonnant!

3) Kon Kon Sa – Onipa – 4:05 – We No Be Machine – 2020

Collaboration de longue date entre Tom Excell, leader, guitariste et compositeur du combo jazz/afrobeat Nubiyan Twist, et K.O.G, alias Kweku of Ghana. La fusion est toujours risquée entre l’Afrique et la scène “dance” européenne. Il s’agit de voir l’objectif : une histoire d’amitié entre musiciens avec un projet original ou un concept modelé pour cartonner? On oscille clairement d’un côté à l’autre dans cet album éclectique. L’électronique de l’album manque un peu d’âme à force de singer l’afro-beat electro africain et le new disco occidental. Il se dégage quand même cependant une ambiance organique non dénuée de charme si on prend le temps de creuser chaque morceau.

4) OscilLAdope – Jungle Fire – 2:46 – Jungle Fire – 2020

Ce groupe de très jeunes Bataves a été adoubé par quelques références de l’Afrobeat au début de sa carrière. Depuis, ils continuent sur leur lancée prolifique, avec au minimum un CD par an. À ce rythme, il est clair qu’il y a du déchet sur chaque sortie. Ce dernier, paru au début de l’année, n’est pas le pire de leur production, il y a une bonne moitié de bons rythmes afrorocks bien sentis.

5) Cheat And Start A Fight – Black Market Brass – 5:08 – Undying Thirst – 2020

Ce combo américain, boosté à l’Afrobeat de Fela, ne fait pas dans la dentelle! Ils rappellent le Souljazz Orchestra avant que ces derniers ne prennent la musique pour une blague. Saturation à fond pour des instrumenteaux soul rutillants d’une irrésistible énergie, c’est ce qu’on trouve tout au long de cet album enfumé et survolté!

6) Bania – Majid Bekkas – 6:47 – Magic Spirit Quartet – 2020

Majid Bekkas est un musicien marocain multi-instrumentiste, compositeur, et ex-professeur de guitare classique. Il est également codirecteur artistique du festival jazz au Chellah à Rabat depuis 1996. D’un disque à l’autre, il nous propose des compositions diverses qui incorpore une dose plus ou moins grande de musique du répertoire marocain, gnawa surtout, ou oriental dans son ensemble. Avec son Magic Spirit Quartet, il s’associe avec le trompettiste Goran Kajfeš, suédois de parents croates, leader de Subtropic Arkestra, le clavier Jesper Nordenström du même groupe et le batteur danois Stefan Pasborg. Un disque aux ambiances extravagantes.

7) Amidinin Tad Adouniya – Tamikrest – 3:54 – Tamotait – 2020

Dans le panel de groupe qui propose du blues rock du sahel, et il y en a maintenant un paquet, Tamikrest n’est pas le plus traditionnel. Je promets un beau succès à cet album qui allie efficacité du rock et mélodie touareg sur des chansons bien troussées. Ceci dit, pour apprécier ces décharges de rock, il ne faut pas rechercher la finesse orientale. Le groupe est d’ailleurs aujourd’hui composé d’une bonne moitié de musiciens pop rock français.

8) Raytown Dub (Dub) – Vin Gordon & The Real Rock Band – 4:08 – Heavenless Extended – 2020

On apprécie toujours autant le tromboniste Vin Gordon, son album de reggae roots de l’année passée nous avait pleinement enchantés, la version dub de celui-ci, paraissant cette année nous rappelle autant de bons souvenirs du précédent que nous met en lumière la forme du producteur anglais, Nick Manasseh, une sommité, plus toute jeune, dans le dub britannique.

9) Peace Maker – Dallas – 3:40 – Wake up Community – 2020

Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Dallas, né en Jamaïque et grandi à Bristol, Grande Bretagne a commis son premier disque en 1984, il s’appelait “Peace Maker”. Ce morceau ressort, 36 ans après, sur un album où le chanteur retravaille son répertoire avec un producteur dont on apprécie le travail et dont nous venons de parler à propos de l’album de Vin Gordon, Nick Manasseh. Un répertoire qui vaut la peine et un relooking très capiteux!

10) ¡Esta Vivo! (ft Juan Pablo Gallardo) – Melingo – 4:04 – Oasis – 2020

Le Tom Waits du tango argentin revient avec un disque qui poursuit la recherche vers toujours plus d’abstractions. La production rock surprend et déçoit au final. On connait son parcours accidenté débuté dans les 80’s qui ne l’a fait retrouver le tango que depuis le début de ce millénaire. On salue l’audace, mais on le préfère dans le tango du caniveau que dans la dramatisation pathétique de son concept de clodo décoré de beats échappés d’un CD de Bjork des années 90.

11) Streets of Forbes – Varo – 4:09 – Varo – 2020

Musique irlandaise traditionnelle avec des touches d’influences baroques, médiévales et folkloriques, dit la description officielle de leur musique. Deux femmes se piquent de rhabiller un répertoire de musique bien roots de différents pays anglo-saxons avec une garde-robe spatio-temporelle bien plus large que celui-ci, ça donne Varo. Pour moi qui navigue à vue dans ce style de chansons, ça m’ouvre des portes bienvenues à l’appréciation de ce répertoire.

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