Michel nous raconte : les cultures musicales à paroxysme émotionnels – « Y a-t-il une âme russe ? »

9:42 Contact

Y a-t-il une « âme russe » présente dans les expressions poétiques et musicales russes ?

Ce qui rapproche les Russes, c’est un cocktail de sentiments communs vitaux spirituels qui percolent dans leurs musiques tant populaires que classiques :

1) La nature physique de l’espace russe illimité et sans frontières naturelles et l’obligation de combattre tout danger de fermetures de ses accès aux mers tempérées et chaude (Baltique et Noire, Crimée)et des sentiments induits par les exigences géopolitique susceptible de renforcer des peurs d’invasions.

2) D’où un patriotisme politico-religieux ; Alexei Roublev grande figure de l’école d’icônes orthodoxe a fait face aux envahisseurs Tartares et Mongols. Alexandre Nevsky est à la fois le prince patriote résistant à l’invasion germanique des chevaliers teutoniques et un grand saint orthodoxe. Le grand roman de la littérature russe, « Guerre et Paix du grand Tolstoï, soldat et mystique a pour cadre l’invasion napoléonienne.

3) D’où la prégnance culturelle et émotionnelle de la vie militaire Le « groupe des 5 » la 1ère école de compositeurs étaient tous officiers dans l’armée : Rimski Korsakov dans la Marine, Moussorgski dans la garde impériale, Borodine dans les explosifs comme le père de Tchaïkovski, César Cui, officier du génie enseigne l’art des fortifications. À l’académie militaire, etc…Stravinsky composera, comme de nombreux autres, des messes pour l’église avant les contes de fées et le « Sacre du printemps ». Quant à la musique chorale son origine populaire mais stylisée dans les monastères et églises, elle sera la fierté des armées cosaques et de l’armée rouge. Les chants populaires les plus fameux et les plus touchants, chargés des élans émotionnels dont les Russes ont le secret parlent de deuils après guerres et batailles.

4) La cohésion amicale renforcée le soir autour des chants, des bouteilles et des « tamada » qui animent l’échange chaleureux des toasts portés aux présents et absents défunts ou disparus, au sein des corps de combattants après la vie diurne obsédée par l’évitement, le secret et les dénonciations qui rendent toujours les contemporains méfiants, grossiers et craintifs d’apparaître des « bourgeois » par trop courtois et périlleux à fréquenter. Mais, en petit comité, la vodka referme les cercles dans une chaleur protectrice propice aux échanges de compliments bienveillants. Ils sont aussi socialement vitaux que la « party » pour les britanniques.

5) La langue russe, contrairement aux autres langues de l’Europe orientale , slaves comprises,est considérablement adoucie par l’accentuation au milieu de mots qui débutent doucement et se prolongent tout aussi tendrement par d’interminables prolongements déclinaisons en pente douce et terminaisons de verbes et d’adjectifs auxquels s’accrochent de véritable traînes de mariées . Cette succession de vagues douces et d’intensités « en montagnes russes » contribuent à donner aux chants russes une puissance douce qui les rend caressants et touchants.

6) Surtout à l’époque des dénonciations tsaristes et staliniennes, les soirées bien arrosées en cercles intimes a ont favorisé non seulement les chœurs mais également la chanson individuelle, balade, romance, « bladnaya russki chanson » a évolué tout en gardant son dialecte musical typiquement russe. Toujours à fort pathos émotionnel comme le fado portugais, le tango cancion, ou la « ranchera » mexicaine, ielle débuta dans les chambrées ded oficiers tsaristes, les salons de la noblesse avec les tsiganes, les cuisines collectives des » komounalka » à l’ère soviétique avec les « bardes » Wissotsky et Boulat Okhutchava, puis au Goulag avec les chants « bladniy »

Laissez un commentaire

Votre commentaire

Attention: Votre message s'affichera dans quelques temps... Il ne sert a rien de le poster une seconde fois.